
Pourquoi boycotter le contrôle technique moto
Le contrôle technique des motos est obligatoire depuis le 15 avril 2024.
L’adoption du contrôle technique obligatoire pour les motos a été un vrai coup de massue pour beaucoup de motards.
Huit mois après son obligation, le contrôle technique moto divise toujours. Pourquoi nous continuons de le boycotter.

Franchement, c’est de l’arnaque !
Si le ministère des Transports affirme qu’« environ 800 000 véhicules de la catégorie L »- soit les deux roues ou trois-roues motorisés, les quadricycles à moteur et les voiturettes sans permis – dont « plus de 620 000 motos », ont passé leur contrôle technique depuis le 15 avril selon les sources du Figaro, la Fédération française des motards en colère (FFMC) n’établit pas le même constat.
Alors qu’elle a appelé à un boycott, la FFMC estime que « moins de 500 000 motos se sont présentées au contrôle technique » alors que la réglementation prévoit que 2,3 millions de véhicules (sur les 4.6 millions en circulation) devraient être concernés avant le 31/12/2024. Ce sont donc 80 % de ces véhicules qui ne seraient pas passés par la case contrôle technique.
« C’est déjà une épreuve du permis »
Huit mois après son obligation, la colère reste vive chez les motards.
Beaucoup continuent de s’interroger sur la pertinence et l’utilité de cette mesure.
« Le prix du contrôle technique moto est presque aussi cher que celui d’une voiture, pour un simple contrôle visuel », tous l’ont constaté.
« Ce contrôle visuel est déjà une épreuve du permis moto. Tous les motards savent le faire et le font régulièrement pour leur propre sécurité, car on joue notre vie à chaque sortie. On ne se voit pas rouler avec des pneus lisses ou avec une mécanique dangereuse. Quand on aime la moto, on l’entretient.
« Moins il a de centres, moins les gens iront »
Pour beaucoup, les évolutions significatives du contrôle technique moto en 2025, notamment le renforcement des normes antipollution, mais aussi la vérification du niveau sonore suscite des doutes : « Le bruit je veux bien, mais celui qui change son pot d’échappement va-t-il vraiment aller au contrôle technique avec ? Il l’enlèvera avant et le remettra après, ça ne sert à rien ! Quant au CO2, la plupart des anciennes motos n’ont pas ce taux inscrit sur la carte grise. Comment cela va-t-il être contrôlé ? ».
Nous critiquons également l’impact économique de cette mesure. Les centres de contrôle devront investir massivement avec du matériel spécifique pour les motos. « C’est comme tout commerce, avec peu de clients, certains risquent tout simplement d’arrêter. Moins il y aura de centres, moins les gens iront ».
Sensibiliser les conducteurs à la place
Pour nous, l’accent devrait être mis sur la responsabilité du conducteur plutôt que sur l’état de la machine. « Ce n’est pas la moto qui pose problème, c’est le pilote. Les motos n’ont plus les mêmes gabarits et sont bien plus imposantes et puissantes que celles des années 70-80. On apprend à rouler gentiment à l’auto-école et non à savoir maîtriser correctement une moto, ce qui était le cas avant ».
Il faudrait « revoir les mentalités » et sensibiliser avant tout les conducteurs avec des sessions de perfectionnement régulières, sur piste comme sur route. « Après le permis, on croit savoir maitriser correctement sa moto, alors que non. Si la personne ne sait pas maîtriser sa moto correctement, contrôle technique passé ou pas, cela n’évitera pas un accident », continue-t-il.
Un objectif de mobilisation
Tous les motards espèrent voir le contrôle technique moto disparaître. « Nous nous rappelons que dans les années 80, ils avaient voulu instaurer la vignette pour la moto. Le taux de refus est presque aussi haut, voire quasi similaire, à celui du boycott actuel. Tout le monde l’avait refusé et ça s’était arrêté. Nous demandons la même chose pour le contrôle technique ».